Espoirs et inquiétudes autour de la nouvelle réglementation des crypto monnaies en Afrique du Sud

Afrique du Sud

Au vu de l’intérêt croissant des citoyens Sud Africains pour les cryptomonnaies et de la multiplicité d’escroquerie dans ce secteur, les autorités Sud Africaines renforcent la législation financière du pays depuis quelques jours. Si certains Sud Africains estiment que les amendements apportés pourraient stimuler les partenariats importants pour le secteur, d’autres craignent que certains amendements servent à marginaliser les personnes exclues du système financier traditionnel.  

Une législation qui protège contre l’escroquerie 

Comme annoncé depuis quelques mois par la Financial Sector Conduct Authority (FSCA), l’Afrique du Sud renforce son arsenal réglementaire du secteur financier, spécialement en rapport avec les actifs cryptographiques. 

La nouvelle législation renforce le contrôle des autorités sur les investisseurs crypto dans le pays en obligeant toute personne fournissant des services liés aux cryptomonnaies d’être reconnue comme un prestataire de services financiers.

Ce contrôle renforcé, salué par certains entrepreneurs du secteur, est sans doute dû aux multiples escroqueries dont ont été victimes les Sud Africains ces derniers mois. Commentant cette mesure, Marius Reitz, directeur général de Luno en Afrique du Sud a salué “une réglementation bien accueillie par les acteurs crédibles du secteur crypto” avant d’insister sur le fait que celle-ci est un élément essentiel pour le secteur crypto. 

La réglementation permettra au public de faire plus facilement la distinction entre les fournisseurs de services sous licence et ceux sans licence et de trouver un endroit sûr pour stocker et acheter leurs crypto-monnaies.” a-t-il fait savoir à Cointelegraph

Marius Reitz estime en outre que va stimuler la croissance du nombre de partenariats entre les banques et les sociétés crypto et que cela pourrait stimuler l’adoption de cryptomonnaies. 

Les non-bancarisés laissés pour compte 

L’optimisme manifesté par le directeur général de la plateforme Luno en Afrique du Sud n’est pas partagé par tous les acteurs du secteur des cryptomonnaie dans le pays. 

Hermann Vivier, le fondateur de Bitcoin Ekasi, un projet sud-africain inspiré de Bitcoin Beach du Salvador, en fait partie. Tout en comprenant le souci pour les autorités de lutter contre le blanchiment d’argent, le financement du terrorisme et les escroqueries via les crypto-monnaies, Herman estime que les règles KYC et AML plus strictes imposées par la nouvelle législation “discrimine encore plus les personnes déjà marginalisées” par le système financier. 

Dans une interview accordée à Cointelegraph, il a déclaré devrait : “il devrait y avoir un seuil où les personnes qui gagnent en dessous d’un certain niveau n’ont besoin d’aucune conformité/vérification, car vraiment, si, par exemple, ce seuil était de 5 000 rands/mois [330 $], quel mal possible une personne peut-elle faire ? avec ce montant ?” 

L’Afrique du Sud qui a fait preuve d’excellente performance dans l’adoption du bitcoin en 2021 a l’opportunité de faire encore mieux cette année si la réglementation du secteur est souple et adaptée. Pour ce fait, les amendements à apporter à la législation financière du pays doivent ainsi concilier d’un côté le besoin de protéger les utilisateurs des cryptomonnaies contre les escroqueries et de l’autre, la nécessité de faciliter l’accès aux services crypto aux millions de personnes exclus du système financier traditionnel, car, comme doit le penser Hermann Vivier, un criminel ne monte pas en puissance avec un revenu de 330 USD par mois.  

Stewart

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