Envoyer l’argent en République Démocratique du Congo

Transferts d'argent au Congo

Envoyer l’argent au Congo (DRC)/© Chainglob

Il n’y a pas si longtemps, envoyer de l’argent en République Démocratique du Congo était un véritable casse-tête. Aujourd’hui, le secteur des transferts d’argent a beaucoup évolué. Que faut-il pour envoyer l’argent au Congo (RDC)? Quels services utiliser ? Nous nous sommes penchés sur la question. Voici tout ce que vous devez savoir à ce sujet. 

Transferts d’argent à l’intérieur du pays

En RDC, comme partout ailleurs, l’argent circule à travers les villes, cités et villages, entre familles et entreprises. Il y a moins de 20 ans, ces différents échanges se faisaient à la main. Plus précisément, il fallait trouver un généreux transporteur pour faire parvenir quelques centimes d’une ville à une autre, avec tous les risques que cela implique. 

Cependant, à l’heure actuelle, la situation a beaucoup évolué. Plusieurs solutions de transfert d’argent se sont implantées dans le pays, facilitant les échanges locaux. Il n’y a plus besoin d’envoyer de l’argent par courrier, moins encore le confier à un voyageur. Il suffit de faire quelques clics pour téléporter la valeur d’un coin du pays à un autre. Mais cela ne se fait pas souvent grâce aux banques.   

Contexte de l’utilisation de la banque au Congo 

La République Démocratique du Congo compte plus de 80 millions d’habitants dont moins de 10 pour cent possèdent un compte en banque. Petite précision : la petite minorité qui a déjà foulé le pied dans une banque comprend les fonctionnaires de l’Etat (militaires, enseignants, etc) et quelques congolais de la classe moyenne. Généralement, ils se servent de leurs comptes que pour recevoir le salaire. Et dès la réception de l’argent, les comptes sont vidés au lieu d’être utilisés pour acheter des biens et services. 

Des agents et fonctionnaires de l’Etat attendant la paie du mois devant une banque à Kinshasa. Radio Okapi/ Ph. John Bompengo

En effet, la plupart des transactions dans le pays, du paiement d’une voiture au règlement de la facture d’électricité, se font en cash. Les comptes ne sont pas non plus utilisés pour transférer de l’argent. Ainsi, peu de congolais parmi les bancarisés ont connaissance du simple mot “virement bancaire”. 

Par contre, contrairement aux comptes bancaires, plusieurs congolais possèdent un téléphone portable. C’est pourquoi, profitant de la pénétration rapide de la téléphonie, le mobile money est venu servir de béquilles aux banques. Grâce à ce système géré par les réseaux de télécommunication, il est possible d’envoyer de l’argent au Congo grâce à un simple téléphone portable et sans avoir besoin d’une connexion internet. Il faut juste avoir son téléphone chargé, une carte SIM et un réseau USSD (Unstructured Supplementary Service Data) disponible. 

Etat des lieux de l’adoption du mobile money au Congo  

Dès 2007, le mobile money s’est popularisé au Kenya, avant de prendre d’assaut la République Démocratique du Congo cinq ans plus tard, en 2012. Le secteur a ensuite connu sa révolution à partir de 2014. Trois opérateurs se partagent le marché congolais. Il s’agit du réseau Vodacom, Orange et Airtel. A eux seuls, ils occupaient 99 pour cent du marché contre 0.05 pour cent pour Africell RDC qui n’est qu’un petit acteur dans le milieu. 

Selon un rapport de l’ARPTC (Autorité de Régulation de la Poste et des Télécommunications du Congo), le taux de pénétration du mobile money au sein de la population congolaise est de 9.2 pour cent parmi lesquels 8.14 actifs. Tenant compte du fait qu’il est possible pour un utilisateur d’avoir un compte mobile chez tous les opérateurs, il semble que l’adoption du mobile money peine à détrôner les banques. Par ailleurs, plus de 80 pour cent d’utilisateurs du mobile money sont actifs, ce qui est de loin supérieur à la clientèle active du côté des banques.  

Envoyer de l’argent via mobile money, à quel prix

Le mobile money est le moyen le plus rapide pour envoyer de l’argent à l’intérieur du pays. L’opération ne prend que deux minutes en moyenne et l’ouverture d’un compte est gratuite. Par contre, comme pour les banques, les paiements de biens et services via mobile money sont quasi inexistants sur tout le territoire. 

En conséquence, le bénéficiaire de fonds est obligé de vider son compte pour convertir l’argent en cash auprès d’un agent et c’est là que ça devient compliqué : il faut payer, payer cher. 

En effet, les opérateurs fixent les frais pour envoyer et retirer l’argent. Quant à la conversion de l’argent liquide en mobile money, elle est restée gratuite; visiblement pour réduire les barrières à l’entrée. Voici les frais appliqués par les différents réseaux : 

Airtel money 

Pour envoyer entre 2000 CDF (l’équivalent de 1 dollar) et 300 000 CDF (environ 150 USD), les frais sont de 1% et 0.8% pour envoyer de 300 000 CDF à 4 500 000 CDF. 

Pour les retraits (cash-out) de 2000 à 10 000 CDF, il faut payer 18% et 3 à 6% dans l’intervalle entre 20 000 à 80 000 CDF. Pour les sommes supérieures, les frais varient entre 0.80 et 1.83%. 

M-pesa (Vodacom) 

Les transferts d’argent entre clients M-pesa de 1 à 200 USD coûtent entre 1 et 3% de frais et 0.50% à 0.75 pour un montant entre 200 et 2 500 USD. 

Du côté des retraits, il faut payer entre 0.80% et 18% pour un plafond qui varie de 1 à 2 500 USD. Nous n’avons pas trouvé de données officielles chiffrées en ce qui concerne Orange money. Cependant, ses tarifs ne sont pas très différents de ceux établis par ses pairs.  

Mis à côté des frais exorbitants, les envois de fonds via mobile money souffrent de l’absence d’interopérabilité. En effet, un client d’un réseau ne peut pas envoyer des fonds vers un autre réseau. Mais aussi, le mobile money ne permet que d’envoyer une petite quantité d’argent. Les limites existent également en ce qui concerne le nombre de transactions par jour. Chez Airtel par exemple, il est limité à 3.

Envoyer l’argent par la banque 

Les résidents Congolais titulaires d’un compte en banque peuvent s’envoyer de l’argent  par virement bancaire. Certaines banques permettent également d’envoyer de l’argent à l’étranger par la même méthode. En RDC, la plupart des virements bancaires engagent généralement deux comptes d’un même établissement. 

Cependant, les services bancaires ne sont pas populaires. En fait, la plupart des opérateurs financiers implantés dans le pays sont étrangers et ne sont pas accessibles à la classe la plus pauvre qui représente la majorité de la population congolaise. Celle-ci a un revenu très faible pour créer un compte en banque. Pour une agence comme Ecobank par exemple, les frais de tenue de compte peuvent aller jusqu’à 25 USD, ce qui est énorme. 

Tous les congolais ne peuvent pas non plus s’acheter une carte bancaire (dont le prix varie entre 15 et 350 USD) et supporter les frais mensuels exigés pour ses opérations. Ainsi, la possession d’un compte bancaire est réservée aux plus nantis

Frais de transfert 

Pour utiliser les services de transferts d’argent via une banque en RDC, il faut remplir certaines conditions. 

Chez Rawbank, une des banques les plus utilisées au pays, il faut avoir un compte à vue. Ce dernier permet d’être éligible aux opérations suivantes : 

  • Versement et retrait au guichet;
  • Retrait et paiement avec carte;
  • Virement; 
  • Transfert;
  • Rapatriement et 
  • La mise à disposition de fonds

Le compte à vue est “destiné à toute la clientèle” de la Rawbank. Pour y avoir accès, il faut payer entre 5 et 10 dollars chaque mois. S’agissant de frais de transferts d’argent, la Rawbank facture 1% pour un minimum d’envoi de 10 USD. Bien qu’étant établi au Congo, l’établissement ne permet pas d’envoyer les francs congolais (CDF). 

Du côté de la BCDC (Banque Commerciale du Congo), les frais semblent plus élevés. En effet, la banque renseigne sur son site qu’elle facture entre 0.5 et 0.70 pour cent + la TVA (16%). Un tarif similaire est appliqué chez Equity bank, qui s’est récemment associé à la BCDC. On y observe des frais relativement bas par rapport à ses pairs (moins d’un pour cent) plus la TVA. Dans l’ensemble, cela reste tout de même énorme. 

Envoyer l’argent hors du Congo (RDC) 

Pour envoyer l’argent à l’extérieur de la République Démocratique du Congo il faut soit passer par une banque, utiliser le mobile money ou alors passer par les agences spécialisés comme Western Union ou Moneygram. Chaque méthode de transfert s’adresse à son propre public. 

Naturellement, une partie de la minorité bancarisée déplace les fonds à l’extérieur du pays par la voie d’un virement bancaire. Du côté de non bancarisés, ils préfèrent utiliser Western Union et d’autres services similaires ou le mobile money si le pays concerné est plus proche (Rwanda, Uganda, etc). Les méthodes de transfert susmentionnés appliquent des frais différents, comme vous allez le voir entre les lignes qui suivent : 

Virement bancaire 

C’est le moyen le plus utilisé pour le transfert des montants très importants. Le virement est réputé être le mode d’envoi le plus sûr même s’il présente certaines limites. En effet, le bénéficiaire du transfert doit nécessairement avoir un compte bancaire dans le pays de destination; ce qui n’est pas souvent le cas. Mais aussi, la durée pour que l’argent soit disponible sur le compte du bénéficiaire peut aller de trois jours à une semaine. 

Du côté des frais, il faut prévoir entre 1 à 2% chez Rawbank pour un minimum d’envoi de 100 USD. Il est important de noter que dans cet établissement, l’ordre de transfert par SWIFT coûte 20 USD. A cela s’ajoute une TVA de 16%. Ce tarif est presque le même chez d’autres banques comme Equity ou Bank of Africa.  

Au Congo, il est aussi  possible de lier son compte bancaire à Paypal dès lors qu’on possède une carte bancaire de type Visa ou Mastercard. Cependant, transférer de l’argent à l’étranger via Paypal n’est pas le moins coûteux. Une récente transaction de 200 USD au Canada nous a coûté 30 USD de frais, soit 15% du montant envoyé

Western Union 

A l’absence d’un compte en banque pour tous, Western Union s’est accaparé des parts de marchés importants dans le secteur des transferts d’argent au Congo. Il fait partie des moyens les plus utilisés pour envoyer l’argent à l’étranger. Par contre, malgré les frais relativement bas affichés sur son site, les transferts via western union peuvent prendre jusqu’à 15%, ce qui n’est sûrement pas le mode de transfert le plus économique.

Mobile Money 

Au Congo, le mobile money est beaucoup plus utilisé pour les transferts d’argent à l’intérieur du pays.  En effet, l’absence d’interopérabilité entre les opérateurs rend obsolète l’utilité de l’argent mobile pour les transferts d’argent internationaux.

Une cabine mobile money à Bunia/  © AFP

Seuls quelques pays limitrophes à l’instar du Rwanda, Ouganda, Kenya, Tanzanie, etc bénéficient des transferts d’argent mobile depuis le Congo, bien que cette fonctionnalité ne soit pas nativement intégrée aux réseaux présents dans la région (MTN, Orange, Airtel). En effet, ce sont les utilisateurs qui s’organisent clandestinement pour rendre les opérations possibles. C’est pourquoi, certains commerçants préfèrent voyager avec le cash, ce qui donne assez de boulot aux coupeurs de routes qui sèment la désolation sur plusieurs trajets. 

Envoyer l’argent de l’extérieur vers le Congo 

Selon statista, 1.9 milliards de dollars ont été envoyés en RDC en 2020 par virements bancaires et les agences spécialisés tel que  Western Union, Moneygram ou encore World Remmit. Les frais appliqués sont plus faibles pour le virement bancaire et plus chers chez les agences spécialisées.

En effet, des sociétés comme Western Union permettent aux résidents congolais de recevoir de l’argent sans forcément avoir un compte bancaire. Par contre, les frais appliqués pour le transfert et  la conversion en monnaie locale sont très élevés. Ils peuvent aller jusqu’à 15% du montant envoyé voire même au-delà, ce qui représente un manque à gagner énorme. 

Certes, les différents modes de transfert présentés dans cet article résolvent un problème fondamental mais ne sont pas sans défauts. 

Accès inégal aux services d’envoi des fonds 

La superficie du Congo est de 2 345 millions de Km2. Le pays est 80 fois plus grand que la Belgique mais ne compte qu’une trentaine de villes de plus de 100 000 habitants. 

Les villes attirent de nombreuses entreprises, notamment dans le secteur des transferts de fonds, alors que les villages qui constituent la plus grande partie du territoire national sont abandonnés par les investisseurs de tous bords

Ainsi, il existe encore plusieurs localités sans banques ni agents mobile money à travers le pays. L’insécurité et l’absence d’infrastructures sont pointés du doigt comme étant les principales causes de cette désertion. 

Par ailleurs, la hausse de l’usage du téléphone portable un peu partout dans le pays aide les habitants des milieux ruraux à recevoir, quoique difficilement, de l’argent par mobile money. Cependant, les différentes restrictions sur le mobile money ne facilitent pas cette expérience. En fait, il est impossible de transférer ou recevoir une somme dépassant les 10 000 dollars. Mais aussi, la plupart de cartes SIM ne peuvent effectuer plus de 3 transactions par jour, un autre blocage à ne pas sous estimer. 

Les problèmes avec le transfert d’argent au Congo (Résumé)

Il est vrai que ces derniers temps, envoyer l’argent au Congo (RDC) est devenu de plus en plus facile. Par contre, le système est loin d’être parfait. Bien qu’il soit possible d’identifier plus haut les défis auxquels les populations font face, nous prenons la peine de les résumer en quelques points. 

Frais de transactions élevés

Plus il y a d’ intermédiaires, plus les frais de transaction deviennent conséquents. Même avec le mobile money qui en a moins, les frais atteignent parfois les 10%. S’agissant des agences comme Western Union et Moneygram, les frais peuvent aller au-delà de 15%. Cependant, ils sont relativement bon marché en ce qui concerne les virements bancaires (entre 1 et 2%) mais c’est sans compter la TVA (16%).

 Concentration des établissements en milieu urbain 

L’implantation des agences de transferts ne couvre pas tout le territoire. Les campagnes sont totalement abandonnées par les banques et les agences spécialisées en raison de l’insécurité, l’accès à internet mais aussi l’absence d’infrastructures et le manque de liquidité dans certaines contrées. Même pour le mobile money, retrouver un agent pour avoir du cash reste un calvaire dans certains endroits. 

Manque de confiance dans les acteurs du secteur

Une grande partie de la population ne fait confiance ni aux banques ni au mobile money. En effet, les faillites inexpliquées de plusieurs coopératives ou la disparition des fonds sur certains comptes mobile money n’aident pas à instaurer un climat de confiance. Ainsi, une grande partie de la population préfère n’utiliser que le cash.  

Risques de Censure

La quasi-totalité des entreprises du secteur de transferts d’argent au Congo, comme partout ailleurs, sont centralisées. Bien que les cas de censure soient isolés, la possibilité de voir ses comptes gelés sans raison valable est très élevée, surtout que la corruption gangrène dans le pays et cela à tous les niveaux. 

Limites de transactions  

Les établissements bancaires, les agences de transferts et les fournisseurs de services mobile money ne permettent pas d’avoir tous les droits sur son argent dès lors que le montant déposé est relativement important. 

Bitcoin, une meilleure alternative ? 

Nous avons déjà expliqué en détail ce qu’est bitcoin dans cet article. L’invention de Satoshi Nakamoto est à la fois une monnaie et un réseau de paiement insoumis aux pouvoirs publics et aux entreprises privées. Grâce à ces caractéristiques, il est impossible de censurer une transaction en bitcoin. Les transactions peuvent se faire 7 jours sur 7, entre deux individus qui contrôlent pleinement leur argent et cela, sans obéir à aucune limite imposée sans aucune raison valable.  

A la place d’avoir recours aux tiers de confiance (banques, mobile money, western union, etc), les échanges sont enregistrés dans un livre de compte partagé de manière transparente à tous les participants au réseau qui sont les nœuds, les mineurs et l’ensemble des utilisateurs finaux.  

Etat des lieux de l’adoption du bitcoin au Congo

Bien que l’adoption du bitcoin sur le continent Africain évolue en pas de géant, la République Démocratique du Congo, comme la plupart des pays d’Afrique francophone, semble être à la traîne. Seule une poignée d’individus utilisent bitcoin et comprennent parfaitement de quoi il s’agit. En effet, il se constate un sérieux manque d’éducation sur le sujet à tous les niveaux. Bien que le bitcoin n’ait pas besoin de la Banque Centrale du Congo (BCC) pour évoluer, ses dirigeants, considérés comme faisant partie de l’élite du pays, ont prouvé, par plusieurs communiqués, qu’ils ne maîtrisent pas non plus le sujet.  

En effet, depuis 2018, l’ex directeur de la Banque Centrale du Congo, Déogratias Mutombo, a plusieurs fois épinglé bitcoin pour combattre les arnaques qui pullulent sur la toile. Pourtant, bitcoin n’y a jamais été pour quelque. Au pire, l’invention de Satoshi a été, tout comme le dollar américain, utilisé comme moyen de paiement pour placer de l’argent dans des projets d’investissement douteux. Mais les autorités n’ont jamais mis à cause le dollar, qui est souvent le plus utilisé pour corrompre, détourner de l’argent ou arnaquer la pauvre population. 

Ces fait démontrent à quel point, et les autorités et l’ensemble de la population locale ont besoin de plus d’éducation pour saisir l’énorme opportunité que représente le bitcoin dans le secteur des transferts d’argent. Par ailleurs, malgré son adoption timide dans le pays, il est d’ores et déjà possible d’envoyer ou recevoir de l’argent en utilisant bitcoin au Congo  et recevoir une prime qui peut aller jusqu’à 5%. Plus clairement, la plateforme Ndonge paie ses utilisateurs à hauteur de 5% pour les inciter à recevoir les fonds venant de la diaspora en bitcoin.   

Atouts et faiblesses

L’un des atouts majeurs du bitcoin est sa décentralisation. Ce dernier offre la capacité à chaque individu d’avoir le contrôle total sur son argent ainsi que la possibilité de l’envoyer partout dans le monde en payant moins de frais et sans avoir besoin d’aucune forme de permission.  

Cependant, le fait que le bitcoin ne soit pas encore suffisamment utilisé dans le pays est un frein énorme. En effet, comme pour les banques et le mobile money, le bénéficiaire d’un transfert en bitcoin a besoin de la liquidité afin de pouvoir consommer son argent. Bitcoin ne peut pas, pour l’instant, couvrir les dépenses quotidiennes au Congo car il n’est pas accepté comme moyen de paiement à chaque coin de rue; bien qu’il existe déjà quelques premières initiatives qui visent à lui conférer une usage monétaire au Congo. C’est le cas de Ndonge store qui permet d’acheter des appareils électroniques (Ordinateurs, téléphones portables, etc) en réglant la facture en bitcoins. A l’Est du pays, à Goma, un restaurant du nom de Jiko Food accepte également les paiements en bitcoin. Plus les initiatives de ce genre vont se multiplier, plus il y aura moins de besoin de convertir les bitcoin reçus en monnaie locale et plus ce dernier sera pratique comme moyen de transfert d’argent.

Quoi qu’il en soit, le fait de recevoir un transfert via bitcoin permet d’avoir un taux de conversion en monnaie locale positif (5%) grâce à l’offre de Ndonge; ce qui est déjà un avantage énorme, loin de la proposition du système traditionnel.  

Conclusion

L’inclusion financière a considérablement évolué en RDC depuis quelques années. Bien que le mobile money et les banques peinent à conquérir une masse considérable d’utilisateurs, ils facilitent de plus en plus les transferts d’argent. Par ailleurs, tous les deux modes d’envoi créent de plus en plus de mécontents suite aux frais élevés, la limite du montant des transactions et bien d’autres problèmes intrinsèquement liés au système financier traditionnel. Cette frustration pourrait être canalisée dans la bonne direction, la compréhension du fait que bitcoin représente une solution en or. Mais avant, il est plus qu’urgent d’œuvrer à son adoption dans le pays. 

Fenelon Lamsasiri

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