De la même façon qu’internet a rendu la poste complètement obsolète, les partisans du bitcoin pensent que l’invention de Nakamoto a tout pour faire subir la même sentence à la finance traditionnelle. Bitcoin va-t-il dévorer les banques ? Il est difficile de l’affirmer une avec une certitude absolue. Par contre, en pointant les projecteurs sur les différentes possibilités offertes par ce dernier, il devient évident que le bitcoin a de quoi donner du fil à retordre aux institutions financières.
Bref historique du bitcoin
La date d’hier, le 31 octobre, marquait le treizième anniversaire de la publication du livre banc du bitcoin sur une mailing list. Dans le document de 9 pages, Satoshi Nakamoto annonçait à ses pairs cypherpunk avoir mis au point un système monétaire décentralisé natif sur internet. Quelques mois plus tard, le 3 janvier 2009, le réseau bitcoin a été mis en marche et ne s’est jamais arrêté jusqu’à présent.
Qui qu’il soit, ce personnage ou ce groupe mystérieux a réussi à créer la un outil monétaire qui allait bouleverser, comme nous le savons déjà, l’univers de la finance. Défini officiellement, le Bitcoin (B majuscule) est un protocole informatique sans frontières et décentralisé qui permet l’échange de pair à pair d’une monnaie virtuelle appelée bitcoin (b minuscule) et dont l’offre est fixe et le taux d’émission connu de tous et décroissant.
Un moyen d’échange acéphale et ouvert
Bitcoin est le premier moyen d’échange permettant d’envoyer de l’argent à n’importe qui, n’importe où dans le monde, sans avoir besoin d’un intermédiaire de confiance. Ainsi, il constitue, aux yeux de millions de personnes, une alternative au système monétaire traditionnel jugé inéquitable, inaccessible par tous et inflationniste.
Sans permission et totalement inclusif a le potentiel de libérer chaque individu d’un système financier inutilement complexe qui exclut près de deux milliards de personnes dans le monde.
Quelques problèmes majeurs résolus par bitcoin
- La centralisation : Bitcoin supprime le besoin d’un système tiers centralisé – comme une société de cartes de crédit ou une banque centrale – pour confirmer et vérifier les transactions. Plutôt que d’exiger que le système financier de base actuel serve d’intermédiaire pour nos transferts et règlements, les transactions en bitcoin se font entièrement de pair à pair, éliminant ainsi le besoin de faire confiance à un contrôleur centralisé.
- Vérifiabilité : Bitcoin permet la validation de la monnaie au niveau unitaire, ce qui n’est pas possible avec la monnaie fiduciaire (soutenue par le gouvernement). Par exemple, il y a beaucoup de faux billets de banque en circulation que le citoyen moyen ne peut pas découvrir. En revanche, comme nous l’avons expliqué dans le précédent papier, personne ne peut créer de faux bitcoins, car le réseau est sécurisé par une blockchain publique à laquelle n’importe qui peut accéder et vérifier la fiabilité.
- L’inflation : l’offre de bitcoins est plafonnée à 21 millions. Il n’y en aura jamais plus. Personne ne peut simplement “imprimer plus de bitcoins” comme le font les banques centrales avec la monnaie fiduciaire. Le fait d’imprimer la monnaie de manière illimitée réduit le pouvoir d’achat; bitcoin n’est que peu concerné par ce problème. En effet, chaque 4 ans environ, son taux d’inflation est divisé par 2, tendant vers 0.
Bitcoin résout bien plus que les problèmes cités ci-dessus. C’est notamment la limite des transactions, le temps de validation, les frais et bien d’autres auxquels nous allons nous pencher dans nos prochains articles.
Le bitcoin et sa blockchain
Le mot blockchain est surmédiatisé depuis quelques années. Il est même devenu un véritable buzzword, preuve d’innovation dans le monde des entreprises. On l’entend partout. Elle est définie comme l’outil qui va tout révolutionner. Mais voyons tout simplement de quoi il s’agit, question de démystifier le sujet.
Littéralement, le mot blockchain signifie “chaîne de blocs”. Il s’agit d’une sorte de livre comptable accessible au public. L’historique et la validité des données sont vérifiés par des milliers de nœuds du réseau Bitcoin, répartis à travers le monde. Ils conservent indépendamment une copie complète de la blockchain.
Les transactions étant sécurisées par la blockchain publique, il n’est pas nécessaire de recourir à une source de confiance intermédiaire pour confirmer qu’un bitcoin est réel ou que les transactions ne sont pas frauduleuses. Une base de données publiquement vérifiable, mathématiquement programmée et cryptographiquement solide est la seule preuve dont les utilisateurs bitcoin ont besoin pour faire confiance au système.
bitcoin, une monnaie saine
Que le système financier actuel soit profondément brisé n’est un secret pour personne. Avec l’hyperinflation galopante, l’ensemble des inégalités créées par la dette et la dépendance aux États-nations qui détiennent plus de pouvoir sur le monde, la monnaie fiduciaire n’est soutenue par rien de solide. Ce n’est qu’un outil de pouvoir et de contrôle. Il est imposé par la force.
Pour échapper au contrôle et à la surveillance des Etats, les individus ont besoin d’un système alternatif et il est là. C’est le bitcoin, une monnaie sans autorité centrale. Aucun gouvernement ne peut la contrôler. Native sur internet, elle est à l’abri des cycles sans fin d’assouplissement quantitatif ou de tout autre système d’impression monétaire utilisé par les gouvernements. N’est-ce pas la solution monétaire que nous recherchons ?