Accusée par la Commodity Futures Trading Commission (CFTC) d’avoir menée “la plus grande escroquerie en bitcoin du monde”, l’entreprise Sud Africaine Mirror Trading International est sommée de payer 1,7 milliards de dollars d’amendes aux États Unies.
Des profits juteux promis mais jamais remis aux investisseurs
La Commodity Futures Trading Commission (CFTC) a accusé Mirror Trading International (MTI), un opérateur crypto basé en Afrique du Sud, de fraude de plus 1,7 milliard de dollars aux États Unis. Pour la CFTC, MTI a “détourné” l’ensemble de bitcoins amassés auprès de ses clients. L’organisme américain n’hésite pas à décrire cette affaire comme “la plus grande escroquerie impliquant le bitcoin”.
En effet, entre Mai 2018 et Mars 2020, Johann Steynberg, le fondateur de MTI avait collecté 29 421 BTC auprès de 23 000 américains. Steynberg leur avait promis des intérêts mensuels allant jusqu’à 10%. Les victimes de l’escroquerie pensaient investir leur bitcoins dans une sorte de pool d’investissement pouvant faire croître leur capital.
Selon les documents d’accusation, non seulement MTI n’avait aucune autorisation légale pour mener ces genres d’activité mais aussi, l’entreprise n’a pas honoré sa promesse à l’égard des investisseurs.
Ainsi, la CFTC demande «un dédommagement complet aux investisseurs, la saisie des biens mal acquis, des sanctions pécuniaires civiles, l’interdictions permanente d’enregistrement et de négociation, ainsi qu’une injonction permanente contre les violations futures de la Loi sur le marché de matières premières et du Règlement de la CFTC».
Sternberg et MTI au bout du gouffre
Johann Steynberg et MTI traversent des moments pénibles. Steynberg est activement recherché par les forces de l’ordre sud-africaines. Il a récemment été détenu au Brésil sur mandat d’arrêt d’Interpol.
L’affaire MTI est bien connue dans l’écosystème crypto. En août 2020, en Afrique du Sud, le Financial Sector Conduct Authority (FSCA) avait annoncé l’ouverture d’une enquête sur le sujet. Le gendarme Sud-Africain avait alors recommandé aux utilisateurs de retirer leurs fonds de la plateforme Mirror Trading International.
Après son enquête, le 17 décembre 2021, Le FSCA avait publié un communiqué annonçant les poursuites judiciaires contre MTI, après la découverte des irrégularités dans les déclarations de ce dernier. Selon le FSCA, Mirror Trading International aurait encaissé une perte de 566 BTC sur une plateforme d’échange mais l’entreprise avait décidé de ne pas le déclarer auprès des investisseurs.
Le FSCA avait également mis la main sur des traces d’une fraude impliquant plusieurs milliers de bitcoins. Dans son rapport sur la criminalité liée aux cryptomonnaies en 2020, chainalysis indiquait que Mirror Trading International (MTI), avait détourné en lui seul plus de 589 bitcoin, faisant de la plateforme l’arnaque crypto la plus importante de l’année.
La situation MTI est aussi morose que celle de son agent. MTI a entamé une procédure de liquidation en Afrique du Sud à la suite des accusations d’escroquerie et fait face à une pression judiciaire croissante aux États-Unis et en Afrique du Sud depuis deux ans.