Binance rassure ses utilisateurs Nigérians

Confrontés à des graves restrictions imposées par la Central Bank Nigeria depuis près d’une année, les utilisateurs des cryptos ont vu leurs comptes être restreint par la plateforme d’échange Binance. Face aux protestations des Nigérians, le PDG de Binance a précisé que les restrictions sont dictées par le besoin de sécurité sur ordre de la police et pourraient être levées progressivement. 

 #BinanceStopScamming, un hashtag pour exprimer la colère des Nigérians

Binance a restreint l’activité de plusieurs comptes de ses utilisateurs dans le monde, en réponse à la demande de plusieurs pays craignant que les transactions en cryptomonnaies ne contribuent au financement des activités illégales et au blanchiment d’argent. Parmi eux, 281 comptes appartenaient à des utilisateurs Nigérians qui font déjà face dans leur pays à une forte répression de la part de la Banque Centrale du Nigeria, des banques commerciales du pays et même de la police.

Cette décision a soulevé une vague des critiques dans l’espace crypto au Nigéria sous le Hashtag #BinanceStopScamming qui a été en tendance ces derniers jours sur la toile. Certains utilisateurs ont même retiré tous leurs actifs de la plateforme et appelé d’autres à faire de même.  

“Je viens de retirer mes actifs numériques de la plateforme inutile. Tous les Africains devraient faire de même”, a écrit un utilisateur de Binance sur Twitter et il est loin d’être le seul. 

“la sécurité des utilisateurs est une priorité”   

Visiblement secouée par cette vague d’indignations, Binance a officiellement adressé une lettre à ses utilisateurs Nigérians. Dans celle-ci, CZ, le PDG de la plate forme vante d’abord la communauté crypto du Nigéria et de toute l’Afrique qui lui “apporte une grande fierté” écrit-il. 

CZ s’excuse ensuite pour les retards constatés dans la résolution des demandes d’assistance client émises par les utilisateurs Nigérians. Changpeng Zhao explique en outre la motivation des nouvelles restrictions sur sa plateforme: la sécurité de ses utilisateurs. 

“La sécurité des utilisateurs reste absolue. Nous aimons et sommes dévoués à notre communauté Nigériane mais nous devons nous assurer que nos utilisateurs sont en sécurité. Ainsi, des mécanismes de protection tels que KYC, des mesures anti-blanchiment d’argent, une collaboration avec les forces de l’ordre et des restrictions de compte sont en place pour garantir que notre communauté reste protégée et que les activités frauduleuses sont empêchées. Il s’agit d’une approche globale appliquée dans chaque pays”, peut-on lire dans la lettre de CZ aux Nigérians. 

CZ explique également dans sa lettre que l’ensemble de 281 comptes Nigérians restreints ne l’ont pas été sur initiative de Binance. En effet, 38% des comptes affectés par les restrictions l’ont été sur demande de la police Nigériane. 

Binance se dit “engagé à regagner la confiance de ses utilisateurs Nigérians” 

Attachée à la confiance de ses utilisateurs Nigérians, la plateforme Binance a annoncé un certain nombre de mesures pour regagner leur confiance. Premièrement, il s’agit de la résolution rapide des cas liés aux restrictions de compte. 

Dans ce sens, le PDG de Binance fait savoir que ses équipes ont déjà résolu 79 cas et rassure que tous les autres non liés à l’application de la loi devront l’être dans les deux semaines. 

Deuxièmement, Binance envisage de consacrer plus de personnel de service à la clientèle de la région pour une meilleure compréhension du marché Nigérian. 

Le Nigeria est l’un des pays en pointe dans la transition vers l’économie numérique à travers le monde. Plusieurs fois au podium dans l’adoption du bitcoin, le pays a lancé sa monnaie numérique de banque centrale en octobre dernier, devenant ainsi le pionnier Afrcain dans ce secteur. 

Le Nigéria est également secoué par une forte restriction des cryptomonnaies menée par la Central bank of Nigeria, les banques commerciales du pays ainsi que les services de sécurité. 

Mais face à la perte de la valeur du Naira, la monnaie officielle du pays, les Nigérians sont de plus en plus nombreux à se tourner vers le bitcoin. Les récents cas de restrictions causées par l’agressivité des autorités sera peut être le point déclencheur de la migration des Nigérians vers les solutions qui permettent d’accéder au bitcoin sans passer par des intermédiaires centralisés. Cela se voit déjà avec la montée des volumes d’échange sur Localbitcoins et Paxful. Mais des solutions encore plus sophistiqués comme Bisq seraient le dernier espoir de bitcoiners nigérians si les hostilités de la part des autorités se renforcent.