CBDC au Kenya : la banque centrale lance un débat public

Kenya CBDC

Après avoir fait part de son scepticisme au sujet du bitcoin en ce début d’année, la Banque Centrale Kényane envisage de développer une monnaie numérique de banque centrale (CBDC). Elle a pour ce fait rendu public des discussions internes sur ce projet et appelé aux commentaires du public.  

Central Bank of Kenya et CBDC : les ambitions sont fortes 

La banque centrale du Kenya a rendu public un document de travail d’une vingtaine de pages sur le développement d’une monnaie numérique de banque centrale (MNBC ou CBDC). Dans ce document qui retrace les moyens de payement au Kenya, les opportunités et risques liés aux CBDC, les cas d’usage pour une CBDC kenyane et les exemples de développement de cette forme de monnaie dans d’autres pays, la banque centrale rappelle la place importante de l’économie numérique dans le monde moderne. 

“ L’innovation technologique rapide inaugure une nouvelle ère de monnaie numérique publique et privée. La transition vers les paiements numériques a été accélérée par la prolifération et l’accès facile aux appareils mobiles, ainsi que par l’émergence d’entreprises Fintech qui innovent constamment avec de nouveaux produits pour fonctionner sur ces appareils. De nouvelles monnaies numériques ont émergé pour faciliter les transactions … Suite à l’apparition de la pandémie de coronavirus (COVID-19), les plateformes numériques sont devenues d’importants outils d’inclusion financière à travers le monde… Les banques centrales étudient la possibilité de déployer des solutions CBDC pour répondre à leurs futurs besoins de paiement dans une économie numérique.” peut-on lire dans le document. 

Visiblement très optimiste sur le potentiel de la CBDC, la Central Bank of Kenya note qu’une monnaie numérique de la banque centrale aiderait à éviter les risques de nouvelles formes ou de création de monnaie privée, à soutenir un paysage de paiements résilient et efficace, à améliorer les paiements transfrontaliers, à protéger les clients tout en répondant aux besoins de l’économie numérique.

Le public appelé à donner son avis sur la CBDC

Si la Banque Kényane croit en son projet, elle reste tout de même ouverte aux commentaires des citoyens sur son éventuelle applicabilité et efficacité dans le contexte Kenyan. Jusqu’au 20 Mai 2022, les personnes qui souhaitent faire part de leurs commentaires sur l’utilisation de la monnaie numérique de banque centrale au Kenya ont la possibilité de s’exprimer via un formulaire mis en ligne par la Banque Centrale. 

La décision du Kenya de développer une CBDC est en réalité motivée par le souci de contrôler directement les finances des citoyens depuis la banque centrale. Pourtant, de nombreux citoyens Kenyans recourent au bitcoin pour se protéger de l’inflation, faire des transactions internationales peu coûteuses ou pour se mettre à l’abri de cette même surveillance que veut instaurer la CBK en mettant une CBDC en circulation. 

Mais peu de personnes sont au courant des risques liés aux CBDC. Ces derniers sont promus par les banques centrales comme des outils permettant les transferts d’argent plus rapides. Mais le fait que les CBDC sont des outils excellents pour la censure et la vie privée est rarement abordé. C’est pour cette raison que de nombreuses banques centrales, y compris celle du Nigéria, tentent de faire de l’ombre au bitcoin au moment du lancement des CBDC. 

Mais le monde et le Kenya en particulier devrait apprendre de l’expérience nigériane qui prouve que le combat contre le bitcoin par un outil qui représente son opposé est voué à l’échec. En effet, de par leur nature, les CBDC peuvent certes faciliter les transactions mais elles demeurent vulnérables à la censure et à tous les maux dont souffrent les monnaies fiduciaires.  

Stewart

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