Kenya Electricity Generating Company PLC (KenGen), la principale société Kényane de production d’énergies renouvelables envisage d’offrir le surplus de sa production d’énergie aux mineurs du bitcoin. Il s’agit là d’un effort de plus dans la transition du minage du bitcoin vers les énergies propres et une preuve de plus que le mining renforce la rentabilité des producteurs d’énergie dans les pays où la demande en électricité est faible.
KenGen rend le minage de plus en plus vert
Alors que le mining du bitcoin est souvent considéré comme une industrie polluante en raison de sa consommation d’énergie, de plus en plus de producteurs d’énergies propres ne sont pas du même avis. Ils sont nombreux à se tourner vers le minage pour rentabiliser leur activité.
Le dernier en date c’est KenGen, le principal producteur d’énergie Kényan, qui a annoncé vouloir offrir son surplus d’énergie géothermique aux mineurs du bitcoin. La société envisage ainsi d’installer des mineurs dans son parc situé à Olkaria, à 123 km de Nairobi, la capitale du Kenya.
“Nous avons l’espace et l’électricité est proche, ce qui contribue à la stabilité“, a notamment déclaré Peketsa Mwangi, directeur du développement géothermique de KenGen.
KenGen est le plus important fournisseur d’électricité au Kenya. La société dispose d’une capacité de production totale installée de 1 818 Mégawatts et fournit plus 70 % de l’électricité consommée au Kenya, dont 80% d’énergies renouvelables.
Néanmoins, la quantité d’énergie non utilisée (surplus) qui pourrait être affectée au minage du bitcoin n’est pas connue. La demande des mineurs est tout de même forte à en croire le directeur du développement géothermique de KenGen. “Certains ont demandé de commencer avec 20 Mégawatts et de monter en gamme plus tard”, a notamment fait savoir Peketsa Mwangi.
Les mineurs dont il est question au Kenya c’est visiblement la société Big Block Green Services (BBGS), dirigéé par Sébastien Gouspillou, qui accompagne déjà le Salvador et le Gabon sur le même sujet (minage et énergie).
Le minage du bitcoin, une béquille économique pour le secteur de l’énergie en Afrique
En Afrique, où l’offre et la demande en électricité sont faibles dans de nombreux pays, les rares sociétés d’électricité encaissent des pertes considérables du fait des excédents de production d’énergie qui ne trouvent aucun preneur.
Ainsi, de plus en plus d’opérateurs économiques du secteur de l’énergie se tournent vers le minage du bitcoin, qui constitue une importante source de financement. En fait, les mineurs du bitcoin achètent le surplus d’énergie produit, apportant une manne financière importante aux producteurs d’électricité.
Virunga Énergie, une société qui construit des centrales hydroélectriques à l’Est de la République Démocratique du Congo, dans le cadre d’un vaste programme de développement initié par le Parc national des Virunga, s’est tourner au minage de Bitcoin depuis 2020.
Au vu de la faible demande en électricité dans les zones rurales riveraines de cette aire protégée, Virunga Énergie a alloué l’excédent de l’énergie produit au minage du bitcoin afin de retrouver une rentabilité optimale. Cela permettrait à la société de développer le réseau électrique utile à l’électrification totale de la province du Nord-Kivu.
Par ailleurs, le parc national des Virunga, inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO, accepte les dons en bitcoin afin de mobiliser les moyens nécessaires à la conservation des écosystèmes menacés. Les résultats encourageants sont déjà au rendez-vous. Les aides mobilisées en cryptomonnaie ont permis notamment de démonter 1 260 pièges d’animaux, et de réaliser 24 000 kilomètres de surveillance aérienne et 65 000 kilomètres de patrouille en pied.
La société énergétique KenGen au Kenya et le Parc national des Virunga en République Démocratique du Congo nous apprennent que le bitcoin n’est pas forcément polluant comme on l’entend sur certains plateaux de télé. Au contraire, le mining peut devenir l’allié incontournable de la transition écologique. C’est l’une des rares industries en mesure de rentabiliser les entreprises de production d’énergie en manque de clientèle ou de financement de la construction du réseau électrique.