Le gouverneur de la Central Bank of Kenya (CBK), Patrick Njoroge, s’est exprimé à propos du bitcoin pendant une conférence de presse organisée à l’occasion de l’annonce des politiques monétaire du pays pour 2022. Le patron de CBK a alors rappelé que son institution reste sceptique quant à l’utilisation des cryptomonnaies.
Des comptes bancaires des utilisateurs crypto clôturés
Ce n’est pas la première attaque de la Banque Centrale du Kenya contre le bitcoin. Bien avant, en 2015, la CBK avait publié une circulaire interdisant aux banques commerciales du pays de coopérer avec les particuliers et entreprises se servant de leurs comptes bancaires pour acheter des cryptomonnaies.
Par la suite, de nombreuses banques ont, plus d’une fois, bloqué les transactions des clients souhaitant acheter les cryptomonnaies, comme en témoigne ce message obtenu par BitcoinKE en Juin 2021 :
” Conformément à la circulaire n° 14 de 2015 de la Banque centrale du Kenya, les monnaies virtuelles telles que le bitcoin n’ont pas cours légal au Kenya […] NCBA Bank n’approuve pas les transactions en crypto-monnaies effectuées à l’aide de votre carte et n’effectue pas de transactions avec des institutions négociant des monnaies virtuelles […] protégez vos finances en évitant d’acheter, de détenir ou de négocier des monnaies virtuelles.”
La CBK campe sur sa position
La dernière sortie médiatique de Patrick Njoroge vient confirmer que son institution ne souhaite pas voir le bitcoin poursuivre son adoption grandissante dans le pays. Pourtant, il existe un début de régulation du secteur au Kenya. En effet, il est l’un des rares pays africains qui dispose d’un cadre réglementaire permettant de taxer les cryptos.
Toutefois, le gouverneur de la Banque Centrale du Kenya a montré son enthousiasme en ce qui concerne la “technologie blockchain” et semble ouvert à l’idée de voir son institution développer, dans un futur non lointain, sa propre monnaie numérique; une initiative qui prend du terrain auprès des banques centrales africaines.
Cette énième attaque médiatique de Patrick Njoroge contre le bitcoin prouve à quel point les banques ont du mal à admettre qu’ils ne peuvent plus garder un contrôle total sur les avoirs des populations. La preuve en est que le Kenya occupe actuellement une place de taille dans l’adoption du bitcoin en Afrique et ce, malgré toutes les tentatives de couper les robinets aux utilisateurs depuis des années.
Comme nous l’avons vu récemment au Nigéria, le développement des CBDC (monnaie numérique de banque centrale) est la nouvelle arme dont disposent les banques centrales pour tenter de freiner l’adoption du bitcoin.
La Central Bank of Nigeria a profité du lancement du eNaira pour intensifier ses attaques contre le bitcoin. Mais la chasse aux utilisateurs du bitcoin a produit un résultat positif : ils se sont tous rués vers les échanges P2P, utilisant bitcoin comme il se doit, sans passer par des intermédiaires. Il est encore tôt pour affirmer que le Kenya va choisir cette voie. Cependant, une chose est claire : s’attaquer au bitcoin renforce une adoption encore plus saine.