En raison de sa nature ouverte et décentralisée, le bitcoin permet à n’importe qui dans le monde de stocker et transférer de la valeur sans dépendre d’un tiers de confiance. Cette possibilité donne aux populations non bancarisées l’opportunité de bénéficier d’un début d’inclusion financière par le biais d’un système financier non affilié à aucun Etat.
La population Nigériane est à l’avant garde de cette révolution monétaire. Au cours des six derniers mois, une étude menée par la plateforme d’échange Kucoin estime le nombre de nigérians ayant échangé les actifs numériques à plus de 30 millions.
Au Nigéria, rien n’arrête le bitcoin
Les chiffres ne mentent pas – Selon un récent rapport “Into the Cryptoverse Report” de KuCoin, 33,4 millions de Nigériens, dont 35 % des personnes âgées de 18 à 60 ans, ont possédé ou échangé des cryptomonnaies au cours des six derniers mois.
52 % parmi eux (soit 17,3 millions) ont investi plus de la moitié de leur patrimoine sur le marché boursier. En outre, 70 % des investisseurs en cryptomonnaies souhaitent augmenter leurs avoirs d’ici fin 2022.
Cet appétit pour les cryptomonnaies dans le pays le plus peuplé d’Afrique est expliqué par le fait que, bien qu’il soit un centre financier important en Afrique, les zones rurales du nigéria sont mal desservies en termes d’infrastructures bancaires.
Toutefois, ce n’est pas la seule raison. Avec un Naira (monnaie nigériane) qui ne cesse de perdre sa valeur (), bon nombre de nigérians ont besoin de protéger leur patrimoine. Le taux d’inflation dans le pays est actuellement supérieur à 15 %. Face à un tel effondrement, il n’est pas surprenant de voir des millions de nigérians se tourner vers le bitcoin, qui constitue désormais la réserve de valeur la plus accessible au pays.
L’invention de Nakamoto est assimilée à de l’or numérique. Son émission est réduit de moitié chaque quatre ans alors que la banque centrale nigériane n’hésite pas à actionner la planche à billets chaque fois qu’elle en a l’occasion.
Vers une réserve de valeur mondiale
L’adoption du bitcoin ne peut plus être vue comme une exception. Elle devient petit à petit une règle. Après son acceptation en tant que monnaie nationale au Salvador, de nombreux pays envisagent donner au bitcoin une place importante dans l’économie.
Selon une étude menée par Gemini, le Brésil et l’Indonésie sont au podium de l’adoption du bitcoin. Environ 41% des personnes interrogées dans ces deux pays auraient admis posséder du bitcoin. Le bitcoin sert déjà de d’actif refuge dans les économies en difficultés. En Indonésie, 64 % des personnes interrogées ont admis se tourner vers le bitcoin suite à un contexte économique difficile.
Mais le bitcoin n’a pas sa place que dans les économies en faillite. Les grandes économies comme les Etats-Unis ou le Royaume-Uni sont actuellement moins instables financièrement. Mais le taux d’adoption du bitcoin est tout de même entre 20 % et 28 % dans les deux pays. 16 % des Américains pensent que les cryptomonnaies sont un bon moyen de se protéger contre l’inflation et 15 % des Britanniques sont du même avis.
En fait, le bitcoin a le potentiel de fournir des alternatives pratiques à un certain nombre de systèmes obsolètes, coûteux et inefficaces. En outre, il s’agit d’un outil qui encourage l’investissement financier en permettant à chacun de stocker et de transférer de la valeur.