En juin dernier, la Central Bank of Kenya a alerté les banques et d’autres institutions du pays à couper le pont avec FlutterWave et ChipperCash pour ses services associés aux cryptomonnaies, “une transgression aux lois anti-blanchiment d’argent”. La CBK a également déclaré que les deux entreprises ne sont plus autorisées à fonctionner au pays.
Plus de 40 millions de dollars gelés
Ce n’est pas la première fois que Central Bank of Kenya (CBK) décide de s’en prendre aux entreprises cryptos. En juin 2021, plusieurs banques ont bloqué les transactions destinées à acheter des cryptos sur les plateformes d’échange. Bien avant, en 2015, la Banque Centrale avait émis un circulaire. Cette dernière interdisait aux institutions et banques commerciales locales de coopérer avec les plateformes d’échange crypto.
Plus récemment, en juillet 2022, la haute cour du Kenya a gelé plus de 40 millions de dollars américains appartenant à FlutterWave en vertu des lois anti-blanchiment d’argent du pays.
Après une longue période de suspicion et de mauvaise presse au Nigéria,Flutter Wave est, une fois de plus, sous le coup d’accusations de blanchiment d’argent, cette fois au Kenya.
S’adressant à la presse,le gouverneur de la Central Bank of Kenya, Patrick Njoroge, a fait une déclaration interdisant FlutterWave et ChipperCash d’opérer au Kenya.
“FlutterWave n’est pas autorisé à opérer en tant que fournisseur de transfert de fonds ou fournisseur de services de paiement au Kenya. Par conséquent, ils ne devraient pas opérer et je pense que nous pourrions dire également la même chose de ChipperCash..” a-t-il déclaré.
Le Kenya en croisade contre les entreprises cryptos
Le grief retenu contre Chipper Cash et FlutterWaves c’est entre autres le fait de permettre le trading et les transactions en cryptomonnaies au Kenya et dans d’autres pays d’Afrique. Cette chasse aux sorcières lancée contre les entreprises crypto intervient après l’annonce d’un éventuel lancement d’une monnaie numérique de banque centrale (CBDC).
En outre, malgré les restrictions, l’adoption du bitcoin au Kenya est en pleine croissance. Il semble naturel que la Central Bank of Kenya voit en cela un danger qui menace son pouvoir monétaire. Mais, l’expérience d’autres pays à l’instar du Nigéria et du Maroc prouve qu’il n’est pas si facile d’interdire l’usage du bitcoin. Parfois, les restrictions intensifient son adoption. Au Nigeria par exemple, les utilisateurs se sont vite tournés vers des plateformes P2P telle que Paxful ou encore LocalBitcoins.