De la réglementation du secteur de la cryptomonnaie en Afrique du Sud et au Nigéria à la banque de Tanzanie qui peine à prendre une position calire sur les cryptos, plein de choses se sont passées dans l’espace bitcoin Africain la semaine dernière. Au cours d’une conférence dédiée aux questions économiques du continent, certains analystes ont même appelés à la création d’une cryptomonnaie commune en Afrique. Dans cet article, nous revenons en détail sur les révélations de cette semaine mouvementée en Afrique.
L’Afrique du Sud veut réglementer le secteur crypto dès 2022
“Ce que nous voulons pouvoir faire, c’est intervenir lorsque nous pensons que ce qui est fourni aux clients potentiels sont des produits qu’ils ne comprennent pas et qui sont potentiellement très risqués… Nous devons faire très attention à ne pas simplement les légitimer.” a déclaré Unathi Kamlana commissaire de la Financial Sector Conduct Authority (FSCA), dans une interview datant du 10 décembre 2021.
Dans la suite de l’interview, le commissaire Unathi Kamlana a fait part de la position de la FSCA sur la nature de la crypto-monnaie et son impact sur la stabilité financière du pays. Il a fait savoir que Financial Sector Conduct Authority considère la crypto-monnaie comme un actif financier et non comme une monnaie. L’agence considère également que la crypto ne pose pas de risques importants pour la stabilité financière de l’Afrique du Sud.
Unathi Kamlana a également profité de cette occasion pour rappeler et promouvoir le projet de la Banque Centrale d’Afrique du Sud qui vise à doter le pays de sa propre CBDC. Pour lui, les investisseurs devraient attendre le lancement de cette CBDC plutôt que se tourner aux cryptomonnaies décentralisées. Mais il semble que le concerné souséstime la différence fondamentale entre le bitcoin et une CBDC qui n’est qu’un équivalent numérique de la monnaie Sud Africaine, la même dont les utilisateurs du bitcoin veulent s’émanciper. Pour en savoir plus veillez lire notre article consacré sur ce sujet.
Une cryptomonnaie Africaine dans les prochains jours ?
Elle s’est tenue du 02 au 04 décembre 2021 sur l’île de Sal au Cap-Vert. Ici nous parlons de la Conférence Economique Africaine 2021. Lors de cette dernière, Anouar hassoune, Augustine Ujunwa et Emmanuelle Riedel Drouin sont revenus sur la nécessité de créer une cryptomonnaie Africaine afin stimuler le commerce sur le continent, alléger les coûts des entreprises et soutenir la croissance après COVID-19.
D’après leurs expertises, cette cryptomonnaie pourrait aider à monétiser certaines des dotations du continent telles que l’or; et d’autres matières premières ainsi que contribuer à donner une identité au continent.
En raison de la pandémie de la COVID-19 et de la mondialisation, la nécessité de passer de l’économie traditionnelle à l’économie numérique se fait de plus en plus ressentir. A ce titre, selon ces experts, ce projet de création d’une cryptomonnaie Africaine pourrait s’avérer salutaire pour le continent. Pourtant le bitcoin est décentralisé et sans frontière. Nous sommes curieux de savoir ce que pensent nos “experts” de ce dernier qui, pour nous, peut d’ores et déjà être utilisé en tant que “monnaie commune” c’est ce qu’il est fondamentalement. Voici un article qui retrace tout ce qui s’est dit lors de la conférence.
Le Nigéria toujours dans le je t’aime moi non plus avec la cryptomonnaie
Il ne se passe plus une semaine en Afrique sans que les officiels du Nigéria ne communiquent leurs nouvelles position sur le bitcoin. La dernière date de cette semaine. En effet, le Ministre du Budget Clem Agba est revenu sur le fait qu’il réglementer les cryptomonnaies, plutôt que de les réprimer. Ce dernier estime qu’une meilleure réglementation aiderait le Nigéria à promouvoir et développer la technologie Blockchain pour une utilisation plus large.
“Il est crucial que toutes les parties prenantes considèrent chaque joueur comme un coéquipier clé vers un espace cryptographique sain au Nigeria“, a-t-il déclaré; déplorant le fait que l’incertitude dans la réglementation des cryptomonnaies prive son pays d’innombrables opportunités technologiques.
Cette prise de position intervient dans un contexte de forte répression des cryptomonnaies. Entre temps la Central Bank of Nigéria (CBN) et la Securities and Exchange Commission (SEC) qui se disputent le rôle de réguler les cryptomonnaies et prennent parfois des décisions contradictoires sur le sujet. Voici notre article qui revient sur ce sujet qui fait couler beaucoup d’encre au Nigéria.
₿trust a désormais une équipe pour manager le projet
Le temps passe vite. Il arrive parfois que les nouvelles disparaissent dans le bruit de marché. Cependant, la récente sortie de Jack Dorsey n’est pas passée inaperçue, surtout sur le continent Africain. Si vous vous souvenez de l’appel à candidature lancé au mois de Février 2021 par le rappeur Jay Z et l’ancien PDG de Twitter Jack Dorsey afin de trouver les administrateurs du fonds Btrust, vous allez forcément être interessé par la tournure qu’a pris cette initiative.
En effet, l’ancien PDG de Twitter a fait savoir au monde que l’équipe qui va prendre le lead de ₿trust est déjà en place. Pour ceux qui ne se rétrouvent pas, ₿trust est un fonds mis en place en février 2021 par Jack Dorsey, alors PDG de Twitter et le rappeur Américain Jay Z pour finance le développement du bitcoin en Afrique et en Inde. Jack et Jay-Z ont alimenté ledit fonds à hauteur de 500 Bitcoins soit plus de 20 millions de dollars.
Comme l’affirme Jack Dorsey, les quatre administrateurs nommés vont “travailler à la définition des principes de fonctionnement alors qu’ils réfléchissent à la meilleure façon de distribuer les 500 bitcoins aux efforts de développement”. Vous trouverez les détails sur le sujet dans cet article.
Interdire les cryptomonnaies ? La Bank of Tanzania hésite
Si certains pays comme la Chine n’hésitent pas à bannir les cryptomonnaies chaque année, la Bank of Tanzania, elle, reste dubitative sur le sujet. L’institution se dit pas encore prêt à définir clairement ce qui doit être fait concernant ces actifs.
S’exprimant lors de la conférence des institutions financières à Dodoma, le gouverneur de la Banque Centrale Tanzanienne a fait savoir que son institution poursuivait les consultations et recherches sur les cryptomonnaies en vue d’encadrer le secteur.
Florens Luoga a ainsi fait savoir qu’au vu du niveau de compréhension actuelle sur le sujet, la Bank of Tanzania ne peut pas interdire les cryptomonnaies dans le pays. Avant d’ajouter : « Nous ne pouvons pas interdire quelque chose dont nous ne sommes pas encore compétents ou réglementer un jeu dont nous ne savons pas vraiment comment il se joue.»
Cette prise de parole plutôt modérée du responsable de la Banque Centrale Tanzanie est largement différente de la position de la même institution il y a deux ans et témoigne d’une évolution dans la compréhension du secteur. Tous les détails sur la questions sont à retrouver dans cet article.
Voilà, vous savez déjà l’ésssentiel de l’actualité du bitcoin en Afrique durant la semaine passée. On se retrouve en fin de semaine pour un autre numéro.