Vers une légalisation du bitcoin (BTC) au Maroc

Le 10 janvier dernier, Nadia Fettah Alaoui, ministre Marocaine de l’Economie et des finances, a annoncé, lors d’une intervention à la chambre des représentants, l’urgence pour le pays d’encadrer l’utilisation des cryptomonnaies par un cadre légal.

La jeunesse Marocaine, un modèle de défiance

Ce bond en avant intervient après la publication d’un rapport plaçant le Maroc au premier rang en termes d’adoption du bitcoin dans le monde arabe et à la 24 ème position au monde. Pourtant le Maroc faisait jusqu’alors partie des pays les plus hostiles face à l’utilisation des cryptomonnaies. 

Comme nous le rappelions dans un précédent article, depuis 2017, les autorités du royaume s’étaient montrées très agressives face aux utilisateurs du bitcoin dans le pays. En effet, l’utilisation de l’invention de Satoshi pouvait être interprétée comme une infraction passible d’une peine d’emprisonnement allant jusqu’à 5 ans et d’une amende de 500 à 20 000 dirhams, conformément à l’article 339 du code pénal du pays qui interdit la “fabrication, l’émission, la distribution, la vente ou l’introduction sur le territoire du Royaume de signes monétaires ayant pour objet de suppléer ou de remplacer les monnaies ayant cours légal”. 

Mais la jeunesse marocaine ne s’est pas laissée perturbée par cette menace. Ils seraient plus de 900 000 à détenir les cryptos. La plupart des transactions en bitcoin dans le pays se font sur des plateformes Peer to Peer comme Paxful ou encore Localbitcoins. En effet, les transactions se font entre particuliers sur ces types d’exchanges, ce qui permet d’empêcher les gendarmes financiers de détecter les mouvements de fonds en lien avec le bitcoin. 

Alors que de nombreux pays Africains, à l’instar du Nigéria, du Kenya et de l’Afrique du Sud, tentent de freiner l’adoption du bitcoin en coupant le pont entre les banques et les plateformes d’échange, l’exemple Marocain prouve à quel point le bitcoin est résistant à la censure. La criminalisation de son utilisation a tendance à pousser les utilisateurs aux vieilles bonnes pratiques : bitcoin est, à la base, fait pour les échanges de Pair à Pair.