CBDC au Kenya : la banque centrale abandonne son projet 

Central Bank of Kenya

Comme plusieurs Etats Africains, le kenya envisage de lancer CBDC (Central Bank Digital Currency) afin, selon l’institution, de favoriser l’inclusion financière, lutter efficacement contre les monnaies privées comme le bitcoin. Cependant, la capacité du projet à atteindre les objectifs lui assignés ne fait pas l’unanimité, y compris au sein de la Banque Centrale du Kenya.  

CBDC ou l’illusion de l’inclusion financière

Selon Business daily, Patrick Njoroge, le gouverneur de la banque centrale du Kenya, a estimé qu’au stade actuel, l’inclusion financière pourrait ne pas être possible au Kenya à travers le lancement d’une monnaie numérique de banque centrale

Selon ce haut responsable du pays, le nombre important des citoyens n’ayant pas accès à un smartphone au Kenya est un frein important à l’accessibilité d’une CBDC. 

Business Daily renseigne notamment que sur les 59 millions d’appareils mobiles utilisés par les Kenyans, environ 56 % soit 33 millions d’entre eux ne sont pas des smartphones. Ils ne sont donc pas compatibles à internet et ceux qui les utilisent ne peuvent pas accéder aux services financiers offerts par une CBDC. 

« La CBDC aura une exigence minimale en matière de technologie viable, qui peut être une sorte d’environnement de quatrième génération (4G). Il y a un argument à faire valoir qu’un tel développement pourrait conduire à une plus grande exclusion financière de sorte que certaines personnes pourraient sortir du système financier simplement parce que nous avons adopté une CBDC… C’est quelque chose auquel nous devons faire attention », a déclaré Patrick Njoroge, le gouverneur de la banque centrale du Kenya.

Le déploiement de la monnaie numérique pourrait être retardé

Parce qu’elle pourrait entraîner l’exclusion financière de nombreux citoyens n’utilisant pas un smartphone, Patrick Njoroge estime qu’au stade actuel il serait prématuré de lancer une CBDC.

Il préconise pour ce fait que son déploiement soit retardé afin de rattraper l’énorme retard technologique susmentionné. “Nous pouvons donc décider d’attendre un peu plus jusqu’à ce que tout le monde se rattrape“, a-t-il fait savoir.  

L’exemple du Nigéria qui a lancé en premier sa CBDC l’an dernier a montré que ce dispositif peine à assurer l’inclusion financière, la sécurité des économies ainsi que la facilité des transactions. Le constat fait par Patrick Njoroge ne devrait pas s’arrêter à un simple retardement du déploiement de la CBDC. 

En effet, nul ne peut prédire avec exactitude quand est ce que les Kenyans auront tous accès à un smartphone. Ce qu’il faudrait à la place c’est une réflexion profonde sur la vraie valeur ajoutée des CBDC. Elles ont, certes, le potentiel de permettre des transactions plus rapides mais il s’agit avant tout des outils qui, une fois dans les mains des pouvoirs autoritaires, pourraient conduire à plus de censure et moins de vie privée.  

Stewart

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